Un patient vient dans votre cabinet ou service avec un événement traumatique à retraiter (EMDR, AMO, Brainspotting, HTSMA, hypnose, etc.), soit avec un événement particulier ou symptôme qui lui pose problème. Dans cette situation, vous serez amené à contextualiser ces informations événements et/ou symptômes dans l’histoire de vie du patient afin de lui donner du sens.

Il est à noter qu’après un événement traumatique d’une exceptionnelle gravité, tout le monde ne développera heureusement pas un État de Stress Post-Traumatique. Tout va dépendre de la nature et des circonstances de l’événement traumatique et de la façon dont il est perçu par le sujet à travers son histoire. En effet, certains événements traumatiques antérieurs peuvent avoir un rôle vulnérabilisant d’où l’importance de resituer et temporaliser les événements majeurs dans PsyLife afin d’avoir une vision plus large du parcours de vie.

L’outil PsyLife est conçu de façon à pouvoir mettre en exergue très rapidement et facilement ces informations, notamment le type de Psychotraumatisme[1]simple et/ou complexe et de diagnostiquer sa nature [2], mais aussi de le(s) disposer temporellement dans l’histoire de vie du patient.

Exemple figure 1 PsyLife : Les quatre informations nécessaires à la prise en charge (1- symptôme : irritabilité …, 2- plainte : plus de sentiments …, 3- facteur précipitant et nature du stress : agression sexuelle, 4- Type de crise : psychotraumatique. Les autres informations à recueillir permettent de contextualiser la prise en charge. Il est également recommandé d’identifier les facteurs de protections, les tuteurs de résilience, les personnes étayantes.

Rappel clinique : En fonction de l’évolution des symptômes dans le temps, on va distinguer les troubles immédiats (État de Stress Aigu qui dure maximum 1 mois) et qui sont une réaction normale et adaptative face à un événement violent et grave, et les troubles chroniques (État de Stress Post-Traumatique de 1 mois à 6 mois) qui peuvent eux durer très longtemps (État de Stress Post-Traumatique chronique au-delà de 6 mois à toute une vie ) en l’absence de traitement.

C’est ici que l’outil PsyLife prend toute sa dimension clinique. Il permet de replacer l’événement traumatique verticalement dans une trajectoire de vie correspondante (Ex : Cyclone toit qui s’envole ou agression sexuelle = Trajectoire Sociale/Autre). Cette organisation visuelle permet d’identifier avec célérité la nature de l’événement et de le dater. La datation du facteur précipitant sur le parcours de vie permet très rapidement de repérer par rapport à la date de la demande de prise en charge du patient le type d’État de Stress (aigu, traumatique, chronique).

Il est à noter que la nature de l’événement traumatique associée au stress vécu non élaboré et non surmonté va générer un type de crise psychique. PsyLife permet de catégoriser très facilement le type de crise. Dans notre exemple, c’est une crise psychotraumatique. PsyLife permet également d’évaluer l’intensité de la crise sur une échelle de 3 (faible) à 10 (très élevé) et au-delà de 10 avec l’acronyme : TS, dans le cas où il a eu une tentative de suicide. Ces informations sont à renseigner en bas de l’écran dans la ligne fuchsia (Tumulte Crise) réservée au professionnel.

L’évaluation de l’intensité de la crise permet d’objectiver la souffrance émotionnelle vécue par le patient exprimée lors de la demande de prise en charge (à noter : l’intensité de la souffrance peut être inférieure, égale ou supérieure au moment du vécu de l’événement) et d'en suivre l’évolution, qui tend, normalement, vers la réduction de la crise.


[1] Sous le terme « psychotraumatismes », on entend « toutes les conséquences psychologiques de la confrontation brutale d’un individu à une agression ou à une menace pour sa vie ou celle d’autres personnes présentes lors de l’agression ».

[2] La nature de l’événement traumatique constitue le premier facteur de risque d’un État de Stress Post-Traumatique (ESPT). Très clairement, « les catastrophes d’origine humaine sous-tendues par une intention de nuire » sont davantage pourvoyeuses d’ESPT (attentats, agressions, braquages) que les catastrophes naturelles.

Ainsi, le viol occasionne 80 à 60% d’ESPT contre 30 à 10% après des attentats et de 10 à 5% après une catastrophe naturelle.