Le terme de « suivi psychologique » occupe une place floue dans la panoplie des termes techniques à la disposition des professionnels de la relation d’aide : psychologues, psychiatres, psychothérapeutes... De plus, ce terme n’a pas vraiment de statut bien établi dans la littérature et il n’est pas non plus référencé dans le dictionnaire de psychologie de Doron et Parot, (2011).

En France, c’est un terme que l’on entend principalement par les professionnels de la relation d’aide qui exercent en institution privée ou publique dans le secteur médico-social, de soin en santé mentale, ou encore par les psychologues scolaires. Il est également utilisé dans une moindre mesure par les professionnels qui exercent en cabinet libéral.

Mais quel est le sens commun que peuvent donner ces professionnels concernant le terme de suivi psychologique, alors qu’il est laissé à l’appréciation et à la créativité de ces mêmes professionnels (les psychologues en général le revendiquent) le soin de construire un modèle, un cadre théorique, d’élaborer une méthode, de définir des objectifs et des procédures d’appréciation du travail réalisé? Quel sens pragmatique donner à ce terme de « suivi psychologique » quand il n’a pas de véritable définition ?

Le terme de crise est lui aussi très utilisé en institution et les auteurs qui se sont intéressés à la notion de crise l’ont construite à partir des dispositifs de soins, le plus souvent institutionnels Despland et al., (2010). « Pour ceux-ci, la notion de crise renvoie le plus souvent à un moment de désorganisation majeur de l’équilibre psychique qui touche le patient dans ses aspects primitifs (narcissisme primaire) » Despland et al., (2010 p. 59).

Dans le dictionnaire de psychologie de Doron et Parot, (2011), penser la crise, c’est mentaliser une rupture, une crise psychique. « Les élaborations de la crise sont des acquisitions spécifiques de la psyché humaine, le transitionnel, entre rupture et suture, ouvre un nouveau domaine à la clinique et la psychothérapie »Doron et Parot, (2011 p. 173). Nous pouvons, ici, présenter une analogie plus positive et encourageante de la notion de rupture et suture proposée dans le dictionnaire. « Si la crise est l’expression d’une « rupture d’étayage », elle constitue également une période particulièrement propice aux réaménagements internes, aux changements » Camus, (2008 p. 66).

Que l’on s’entende bien : il ne s’agit pas dans cet article de faire, en quelques lignes, du « suivi psychologique » un nouveau concept à la mode de la pratique psychothérapeutique, mais plus simplement d’en esquisser une proposition avec les connaissances à disposition afin de lui donner un sens qui permet de le rendre opérationnel dans la pratique clinique.

Ainsi, le suivi psychologique pourrait être défini sur un continuum qui se décompose en quatre temps, en proposant le postulat d’interpréter la consultation comme une situation de crise et d’intégrer cette intervention de crise dans une investigation psychologique comprenant une évaluation pré-thérapeutique / diagnostique.

·     1er temps : Il est celui d’accompagner à transformer la démarche de la personne qui vient consulter en une demande (plus ou moins éclairée). Il est important de souligner ici l’énorme travail psychique que sous-tend déjà cette démarche qui consiste pour une personne à aller demander de l’aide à une autre.

·     2ème temps : Il est celui de l’investigation et d’une évaluation pré-thérapeutique / diagnostique associées à une intervention de contenance du mal-être ou de façon plus aiguë de la crise psychique.

·     3ème temps : Il est celui de réaliser une proposition de la signification de la symptomatologie, qui permettrait à la personne d’exprimer sa position sur les suites qu’elle souhaite donner à son suivi psychologique.

·     4ème temps : Il est celui du suivi psychologique au long cours qui comprend le travail psychothérapeutique lui-même avec la mise en place de l'alliance thérapeutique ...

Cette approche de la prise en charge du suivi psychologique en quatre temps offre également l’opportunité dans les trois premiers temps de potentialiser l’efficacité d’un éventuel traitement à venir (psychothérapie, hypnose, EMDR ...) en favorisant en amont la construction de l’alliance thérapeutique.

Mais comment faciliter la posture du professionnel dans ce travail d'investigation thérapeutique / diagnostique ?

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La proposition de cette temporalité est fondée sur plusieurs données de recherche basée sur la dose (durée d’une psychothérapie) / effet (d’une psychothérapie), notamment, cette ancienne étude de Howard et al., (1986) qui, a l’intérêt de proposer un graphique et qui fait apparaître que 50 % des personnes prises en charge se sentent subjectivement (effet) beaucoup mieux à la quatrième séance.

Avec réserve, nous pouvons émettre l’hypothèse que les ruptures précipitées du suivi psychologique expérimentées par les professionnels autour de la quatrième séance sont probablement liées à ce facteur subjectif d’amélioration (effet) qui a également été relevé par Kopta et al., (1994). En effet, selon ces auteurs dans cette période de « re-moralisation », le patient se sent très rapidement mieux parce que, face à ses difficultés, il ou elle trouve une écoute attentive et empathique qui lui permet de reprendre espoir.

LÉGENDE : Trait plein : évaluation objective de l'amélioration (professionnels).Trait pointillé : évaluation subjective de l'amélioration (patients).Pont fuchsia : quels que soient les motifs de consultation 50 % des patients perçoivent une amélioration très significative à la 4ème séances (effet de re-moralisation Kopta et al.,(1994)).

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Note : Pour de plus amples informations sur la portée de ces recherches sur la dose/effet, vous pouvez trouver une synthèse de ces études de la page 20 à 24 du livre de Despland et al., (2010) titré : Intervention Psychodynamique Brève (IPB).

Dans la réussite du suivi psychologique au long cours, c’est-à-dire bien au-delà de la quatrième séance, il y a un autre facteur important à prendre en compte,  relevé par les recherches de Despland et al., (2010). Ce facteur intervient après la prise de connaissance par la personne elle même du bilan d’évaluation pré-thérapeutique / diagnostique. Dans cette approche de la prise en charge, il est proposé de façon explicite à la personne le « choix rationnel » de décider à la quatrième séance de la suite qu’elle veut donner au suivi psychologique. Le plus étonnant c’est que la majorité de ces personnes souhaite en rester là (52 %) et que seulement (29 %) souhaite s’engager dans une psychothérapie : psychodynamique, cognitivo-comportementale, systémique, humaniste …

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Bibliographie :

Camus, V. (2008). De quelques questions éthiques posées par l’intentionnalité et les conduites suicidaires, Revue d’éthique et de théologie morale (n° 248), p. 59-78.

Despland, J.-N., Michel, L., et Roten, Y. (2010). Intervention psychodynamique brève. Issy-les-Moulineaux France : Elsevier Masson.

Doron, R., et Parot, F. (2011). Dictionnaire de psychologie. Presses Universitaires de France - PUF.

Howard, K. I., Kopat, S. M., Krause, M. +S, et Orlinsky, +D. e., (1986). The dose effect relationship in psychotherapy. Am Psycholo, 41,159-164.

Kopta, M. S., Howard,K. I., Lowry, J. L., et Bleutler, L. E. (1994). Patterns of symptomatic recovery in psychotherapy. J Consult Clin Psychol, 62,1009-1016.